Les aventures de Tintin

Articles Tintin

Naufrageurs et flibustiers !
Sources
Yann Georges, 2001
Copyright
© Hergé/Moulinsart 2009

Dans le sillage de Tintin et Haddock

Jusqu’au 12 novembre (2001), le musée de la Marine accueille l’univers maritime d’Hergé et de son reporter, le héros de BD préféré des Français.
Tout le monde sur le pont, «mille sabords» !

BateauMouettes, cornes de brume, ressac et moteurs marins... bienvenue dans l’univers maritime d’Hergé et de ses héros, Tintin et le capitaine Haddock, Archibald de son prénom. Inspirée de l’expo créée en 1999 par l’association Les 7 Soleils à Saint-Nazaire, «Mille sabords !» s’amarre à son port d’attache, pour ainsi dire, le musée national de la Marine étant l’un des berceaux de l’inspiration maritime d’Hergé. 
Au soir de l’inauguration, on se pressait pour arpenter les travées qui louvoient sur 700 m2 entre originaux ayant servi de modèles, planches d’époque, dessins animés, et créations en 3D d’objets issus du génial «crayon», bercés par un univers sonore ad hoc. Au vu de l’enthousiasme des visiteurs, de 7 à 77 ans bien entendu, l’expo s’annonce comme un évènement-phare de l’année pour le navire du Palais de Chaillot.

Maudit cargo !

BateauxDu Crabe aux Pinces d’Or (1940) à Coke en Stock (1958), en passant par L’Etoile Mystérieuse (1941) ou Le Trésor de Rackham le Rouge (1943), les aventures de Tintin et ses compagnons ont en effet très souvent pris la mer pour toile de fond.
A commencer par le premier album cité, qui scelle la rencontre entre le jeune reporter et le marin bourru amateur de whisky : le capitaine Haddock. «Le plus truculent, le plus vivant, [...], le plus spontané, [...], le plus vrai, voilà !» selon son créateur, qui lui vouait une tendresse toute particulière. 
Le parcours commence du reste par un détour dans les flancs du Karaboudjan, navire en proie à la mutinerie. Les «Tintinophiles» noteront au passage la ressemblance parfaite entre le Sambouk de la mer Rouge sur lequel nos héros embarquent ensuite, et un plan musée datant de 1879.

Ligne claire et art du détail

BateauAutre bateau, mêmes mimétisme et respect scrupuleux du détail, entre les maquette (1836) et ornementations (XVIIe siècle) du vaisseau de deuxième rang Le Brillant lancé en 1690, et La Licorne, à bord duquel le Chevalier de Hadoque avait affronté le redoutable Racham Le Rouge. 
MarineHergé qui, outre ses nombreuses visites au musée de la Marine, a embarqué sur bon nombre de navires et fréquenté les ports de commerce, fait preuve d’un goût immodéré pour le réalisme. Ainsi, apprend-on que dans Coke en Stock, le poste de radio-télécommunications a été redessiné au fil des éditions, pour s’inspirer des modèles contemporains.

Ile aux enfants et aux grands

Au coeur du parcours, le fameux aérolithe fertile en champignons géants, vraie star de L’Etoile Mystérieuse, permet aux enfants de souffler en feuilletant des albums et en regardant un extrait du dessin animé. Pour choyer les petits, l’exposition se décline aussi en une visite-jeu, sur le principe d’une enquête, une viste-atelier, une explication de textes et d’images de l’œuvre d’Hergé et, pour les moussaillons (3-6 ans), une visite-animation en forme d’initiation aux différents types de navires. 
Les grands ne sont pas délaissés, puisqu’une visite commentée permet de retracer les accointances du pape de la «ligne claire» avec le monde de la mer, et ses sources d’inspiration, tandis qu’un cycle de conférences en auditorium réunit les plus grands auteurs d’ouvrages sur le monde de Tintin. «De 7 à 77 ans», le fameux slogan reste d’actualité et le reporter toujours vert grâce aussi au dynamisme de la Fondation Hergé.